Orthophonie : la méthode Béatrice Sauvageot

Orthophonie : la méthode Béatrice Sauvageot

Loin d’envisager les troubles DYS comme une pathologie, l’orthophoniste Béatrice Sauvageot parle plutôt d’une disposition cérébrale différente ou d’une forme d’intelligence inexplorée. Fondatrice de l’association « Puissance Dys », elle a développé une méthode pour optimiser ce potentiel. Elle repose sur des techniques thérapeutiques et pédagogiques autour de la notion de plaisir. Primée par la Fondation de France, elle est désormais disponible en version digitale, via l’appli Dysplay.

Béatrice Sauvageot, empathique face à la souffrance du handicap

Née à Nice, Béatrice Sauvageot grandit à Abidjan et rêve de « devenir journaliste, clown et musicienne ». À 18 mois, elle contracte une poliomyélite qui lui laisse des séquelles à la jambe. « Comme les DYS, j’évolue dans un monde qui n’a pas été pensé pour moi », soulignera-t-elle, plus tard, dans une interview pour Madame Figaro donnée en janvier 2019[1].

Elle découvre la dyslexie avec son baby-sitter burkinabé : il parle 7 langues, mais ne parvient pas à apprendre à lire et à écrire. À son retour en France à l’âge de 8 ans, elle n’aime pas l’école, mais son enfance africaine lui donne le goût des sons, des langues et des musiques — ce qui la pousse vers des études d’orthophoniste.

Après avoir travaillé un an en cabinet, Béatrice Sauvageot voit immédiatement que les méthodes classiques ne fonctionnent pas ou mal. N’ayant jamais considéré les enfants dyslexiques comme malades, elle ne comprend pas non plus cette volonté de vouloir les soigner à tout prix. En pleine confusion professionnelle, une orthophoniste du cabinet lui dit « au lieu de changer de métier, change le métier ». Un déclic.

L’association « Puissance Dys », pour sortir les DYS de l’échec

En 1992, Béatrice Sauvageot fonde l’association Puissance Dys avec l’écrivain, neurologue, linguiste et poète Jean Metellus. Entourée de scientifiques, d’artistes, d’enseignants et de thérapeutes, elle crée une méthode ludique, mêlant musique, chant, danse et rire.

« Je m’appuie sur l’éveil des sens et je réinjecte du plaisir dans l’apprentissage de l’écrit. Un DYS ne peut apprendre qu’en mouvement. Il voit le monde de façon spatiale et graphique, comme Léonard de Vinci ou Rodin, qui étaient eux-mêmes dyslexiques. Quand les DYS arrivent chez moi, je ne pointe pas leurs défaillances, mais je leur fais un bilan de leurs compétences et de leurs points forts, sur lesquelles la rééducation va s’appuyer. Chaque thérapie est adaptée à la personnalité de l’enfant et à ses besoins », explique-t-elle, concernant son approche singulière.

Béatrice Sauvageot a développé un alphabet et une langue neurologique, appelée Bilexie, disponible sous Word, qui permet aux enfants dyslexiques de lire immédiatement. Leur progression est spectaculaire : ils prennent alors pleinement conscience de leurs potentialités et de la richesse de leur personnalité.

Aujourd’hui, sa méthode est déclinée dans une version digitale, Dysplay, pour diagnostiquer et rééduquer les DYS au plus tôt. Composée d’une centaine de questions, elle permet un dépistage gratuit, sérieux et rapide, « triant » les enfants simplement en retard et les DYS.

N’hésitez pas à discuter de la méthode de Béatrice Sauvageot avec un orthophoniste en ligne sur la plateforme Ora-Visio ! Nos professionnels pourront vous éclairer sur cette approche singulière, mais résolument positive.

 

[1] Source des citations du texte : https://madame.lefigaro.fr/business/beatrice-sauvageot-lorthophoniste-qui-revolutionne-traitement-dyslexie-220119-163260

2022-08-17T07:11:43+00:0017 août 2022|Orthophonie|
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