Validisme et neurodiversité à l’école : vers une éducation réellement inclusive

Validisme et neurodiversité à l’école : vers une éducation réellement inclusive

Pourquoi cet article ?

Cela fait plusieurs fois récemment que je vois fleurir, dans la presse ou sur les réseaux sociaux, des articles concernant le validisme. J’avoue que cela a attisé ma curiosité et que j’ai souhaité vous  partager le fruit de mes recherches.

Mais qu’est-ce que le validisme ?

Alors j’ai commencé par demander au Grand Robert qu’elle était la définition de validisme : nom masculin, didactique Système faisant des personnes valides la norme sociale, par extension Discrimination envers les personnes en situation de handicap.

Le validisme (également appelé capacitisme) désigne donc  l’ensemble des préjugés, discriminations et violences, souvent invisibles, qui reposent sur l’idée que les personnes valides — c’est-à-dire sans handicap ou sans particularité neurologique — seraient la norme à laquelle tout le monde devrait se conformer. À l’école, cela peut se traduire par des attentes implicites : écouter sans bouger, écrire rapidement, comprendre les consignes de la même manière, ou encore participer selon des codes sociaux prédéfinis.

Autrement dit, le validisme, c’est l’idée — souvent inconsciente — qu’être “valide” est la norme et que toute personne devrait s’y conformer.

Donc,  si adapte cette définition à l’école, cela pourrait se traduire par des phrases comme :

  • “Il faut que tous les élèves fassent le même exercice de la même façon.”
  • “Un bon élève, c’est quelqu’un qui reste assis, attentif et silencieux.”

Ces attentes, souvent considérées comme “évidentes”, mettent en difficulté de nombreux élèves, en particulier ceux qui présentent des profils neurodivergents (autisme, TDAH, dyslexie, dyspraxie, troubles DYS, HPI, etc.).

Et la neurodiversité, c’est quoi ?

Une richesse souvent mal comprise

La neurodiversité désigne le fait que certains cerveaux fonctionnent différemment : c’est le cas pour les personnes porteuses d’un TND (Trouble du NeuroDéveloppement) c’est-à-dire TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme), TDAH (Trouble De l’Attention avec ou sans Hyperactivité), troubles DYS.

La notion de neurodiversité reconnaît que les différences neurologiques ne sont pas des défauts à corriger, mais des variations naturelles du fonctionnement humain.
Dans une classe, cela signifie qu’un élève peut apprendre en bougeant, un autre en schématisant, un autre encore en répétant à voix haute… Ces manières de penser et d’agir ne sont pas des “anomalies” mais des façons différentes d’interagir avec le monde.

 

Comment le validisme se manifeste à l’école ?

  • Dans la pédagogie trop uniforme avec une seule modalité d’apprentissage jugée légitime : une seule façon de lire, écrire ou restituer ses connaissances.
  • Dans la discipline : punir un enfant parce qu’il bouge ou détourne le regard alors qu’il essaie juste de rester concentré sont des pratiques disciplinaires inadaptées
  • Dans le regard posé sur l’élève : considérer qu’il est “paresseux”, “mal élevé” ou “pas au niveau”, au lieu de chercher à comprendre son fonctionnement, son mode d’apprentissage.
  • Dans le manque cruel d’AESH et/ou de place dans les structures : depuis la rentrée, de nombreux élèves attendent encore l’AESH (Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap) ou bien une place dans une école adaptée.

Comment rendre l’école plus inclusive ?

Une école inclusive ne demande pas aux élèves de s’adapter à un moule unique. Elle s’adapte à eux.
Voici quelques pistes simples :

  • Varier les supports c’est adapter une pédagogie différenciée : proposer à la fois du texte, des images, de l’oral, des schémas (cartes mentales)
  • Repenser et Diversifier les modes d’ évaluations : permettre à un élève d’expliquer à l’oral, de faire un exposé ou un dessin, au lieu d’un test écrit uniquement.
  • Former les enseignants à reconnaître et déconstruire leurs propres biais validistes.
  • De valoriser les compétences des élèves neurodivergents au-delà de leurs difficultés scolaires.
  • Créer un climat bienveillant : expliquer aux autres élèves que chacun a ses forces et ses difficultés, et qu’apprendre différemment, ce n’est pas “moins bien”.
  • Écouter les élèves et leurs familles : ce sont eux qui connaissent le mieux leurs besoins.

Pourquoi c’est important ?

Lutter contre le validisme à l’école, ce n’est pas seulement aider “quelques élèves”. C’est offrir à tous un environnement plus juste, plus créatif et plus respectueux.
La diversité des manières d’apprendre et de réfléchir est une chance : elle prépare les enfants à vivre dans une société où chacun a sa place et peut contribuer à sa manière.

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https://cle-autistes.fr/deconstruire-validisme-academique/

https://www.dys-positif.fr/80-deleves-autistes-sans-solution-adaptee-a-la-rentree-2023/

https://www.dys-positif.fr/journee-des-troubles-dys-2022-3-temoignages-poignants/

2025-09-14T06:05:31+00:0014 septembre 2025|Guidance Parentale|
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