La méthode Davis pour les dyslexiques

La méthode Davis pour les dyslexiques

La dyslexie est un trouble de l’apprentissage du langage écrit. Variée dans sa forme, elle est définitive et ne connaît aucun traitement, à l’image des autres troubles DYS. Toutefois, certaines méthodes peuvent venir soulager les symptômes, voire aider à développer de nouvelles compétences, pour progresser dans ces apprentissages. À l’image de la méthode Davis, conçue par un ingénieur et sculpteur fortement dyslexique.

La théorie de Ron Davis

Dans ses jeunes années, Ron Davis délaisse progressivement l’école. Victime de moquerie de la part de ses camarades, il est diagnostiqué « retardé mental ». Dès lors, il accepte l’injonction qu’il ne saura jamais lire ou écrire, à cause de son problème au cerveau et cela, même s’il a un QI de 160 (Haut Potentiel).

Devenu adulte, Ron Davis observe que l’ampleur de ses difficultés varie en fonction de certaines situations. Par exemple, elle apparaît plus prononcée, quand il s’adonne à la sculpture. Il décide alors de mener des expériences sur lui-même, pour contrôler sa dyslexie. En partageant ses initiatives avec ses amis artistes, il découvre avec surprise que beaucoup d’entre eux sont dyslexiques.

La théorie de Davis repose sur la reconnaissance de la désorientation du dyslexique, pour ne plus la subir et pour enfin la contrôler.

Travailler sur le mode de pensée des dyslexiques

Lorsqu’un dyslexique regarde une lettre, il la voit sous une dizaine d’angles différents, la transformant en objet 3D. Dans un système scolaire qui repose sur le verbal, les mots et les sons, cela génère rapidement des difficultés d’apprentissage et provoque sa désorientation.

En tant que penseur d’images, il appréhende une phrase comme un film, changeant les mots qui décrivent une chose réelle, mais ne sachant pas comment interpréter les mots dont le sens n’évoque aucune image. Ainsi, dans la phrase « Corinne a un chien chez elle », il peut aisément imaginer Corinne et le chien, mais ne sait pas quoi faire de « a », « un », « chez » « elle ». Or, dans la construction de son film, il ne sait pas quoi faire avec Corinne et Chien ? Il est confus, désorienté. En français, il y a près de 200 mots qui ne sont pas porteurs de sens pour un dyslexique. Désorienté, le dyslexique voit les mots à l’envers, découpés, recollés différemment, l’empêchant de trouver la bonne orthographe.

De l’ordre du subliminal, ce mode de pensée est trop rapide, pour que les dyslexiques en aient conscience. Du coup, ils ne savent pas que c’est comme cela qu’ils pensent.

La méthode Davis, pour les dyslexiques

Pour Ron Davis, il faut interrompre la désorientation quand elle survient, identifier et maîtriser l’objet qui l’a déclenché. À l’image d’un enfant qui retient sa respiration quand il est sous l’eau, il suffit simplement d’apprendre à contrôler consciemment quelque chose, qui se passe naturellement dans notre tête. Pour y parvenir, beaucoup de professionnels utilisent la pâte à modeler pour créer les lettres de l’alphabet (en script et en lettres d’imprimerie), qui provoquent souvent la désorientation des dyslexiques (lettres isolées visuellement, phonologiquement proches…). Ce matériau en 3 dimensions sollicite la créativité de l’enfant et les lettres se transforment en objet qu’il pourra s’approprier. Il utilisera également ce support pour les petits mots courants, sources de confusion (« le », « de »…), à travers la technique de la maîtrise des symboles Davis.

N’hésitez pas à discuter de cette approche avec un des orthophonistes de la plateforme Ora Visio. Sans guérir la dyslexie, la méthode Davis peut aider votre enfant à mieux la comprendre et mieux l’appréhender au quotidien.

2024-01-16T08:41:08+00:0016 janvier 2024|Orthophonie|
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